Jean François a un goût pour les autos… décalées!

Nous vous invitons à faire connaissance avec Jean-François Bourque.

Résident de Montréal, originaire de Mont-Saint-Hilaire, âgé de 48 ans. L’homme ne manque pas d’anecdotes et possède ou a possédé nombre de véhicules assez originaux.

Jean-François, vous le connaissez peut-être déjà. Sinon, vous connaissez peut-être un de ses véhicules, dont un ayant déjà été amplement documenté par Le Guide.

Sinon, les amateurs de scooters et mobylettes de tout genre le connaissent peut-être pour avoir visité sa boutique de Saint-Léonard, https://www.scootart.com/.

Antoine Joubert et Germain Goyer se sont déjà entretenus avec Jean-François Bourque dans leur émission diffusée sur QUB Radio et disponible en balado.

Nous allons, bien évidemment, vous présenter sa Trabant 1970 est-allemande, mais nous allons également nous concentrer sur les autres autos étranges et rares que Jean-François a eu la chance de posséder.

 

Avant de nous intéresser à la vétuste Trabant d’Allemagne de l’Est, débutons avec une voiture française ayant connu une grande popularité au Québec au courant des années 1980, la Renault Alliance.

Pour la petite histoire, les grands constructeurs américains ont souvent eu recours à des modèles étrangers afin de compléter leur offre.

Chrysler a fait appel à Peugeot et Mitsubishi, Ford a fait appel à Kia et Mazda et pour sa part, General Motors a fait appel à Isuzu, Opel, Suzuki et Toyota. À l’inverse, Volkswagen a fait appel à Chrysler pour commercialiser la fourgonnette Routan, une piètre et tiède imitation de la populaire Grand Caravan.

À qui la compagnie American Motors avait-elle fait appel? Eh oui, Renault!

Distribuant déjà la marque Jeep, AMC avait jugé bon créer une « alliance » avec la marque française Renault afin d’offrir des véhicules compacts et abordables à sa clientèle.

 

Les Québécois ont connu la marque Renault dès les années 1960, avec les Dauphine, Caravelle, R4, R5, R8, R10, R16 et R30, pour ne nommer que celles-ci.

Mentionnons au passage qu’un des concessionnaires Renault de Montréal avait choisi de s’appeler « Montréal Dauphine ». Il était situé au 12 050, boulevard Laurentien, dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Cela dit, l’Alliance de Jean-François a été achetée neuve chez le concessionnaire Marineau & Longval, autrefois situé au 2580, rue Royale, à Trois-Rivières.

 

Cette plaque prenait place sur le pare-choc avant de l’Alliance de Jean-François lorsqu’il se l’est procurée.

Les archives nous indiquent que le concessionnaire Marineau & Longval Inc. a ouvert ses portes en 1972 en offrant les marques AMC et Jeep. Il a ensuite accueilli la marque Renault en 1983 pour finalement devenir un concessionnaire Jeep & Eagle en 1988, après le rachat par Chrysler.


Aujourd’hui, au 3580, rue Royale, Trois-Rivières, on retrouve des locaux de la Société Saint-Vincent-de-Paul, mais on peut facilement imaginer, grâce à la façade généreusement vitrée et aux poteaux anti-vol longeant le trottoir, que cette bâtisse ait pu abriter un concessionnaire automobile.

Voilà, c’est à cet endroit que les Trifluviens ont eu la chance de se procurer les modèles AMC, Renault, Jeep et Eagle pendant de nombreuses années!


Jean-François nous raconte avoir acheté cette voiture pour sa tendre moitié afin qu’elle puisse rouler au quotidien avec un véhicule atypique.

Même si celle-ci ne s’y connaissait pas particulièrement en matière de voitures étrangères, elle a beaucoup apprécié être abordée par des passionnés qui désiraient en connaître davantage sur son auto. Finalement, pas besoin de dépenser des centaines de milliers de dollars pour impressionner la galerie!

Petit détail technique : comme pour plusieurs voitures européennes, le capot de la Renault Alliance s’ouvrait de l’arrière vers l’avant. L’avantage est au point de vue de la sécurité car il était impossible que le capot « nous ouvre en pleine face » lors d’une défaillance du loquet de verrouillage. Toutefois, cela compliquait la vie aux mécaniciens qui devaient contourner l’avant de la voiture pour chaque ajustement.


Pour ceux et celles qui l’ignoraient, la Renault Alliance est la version américanisée de la Renault 9 offerte en Europe.

Elle a été commercialisée avec trois différentes carrosserie. Coupé 2 portes, berline 4 portes ainsi que ce coquet cabriolet qui était destiné à mener la vie dure à la légendaire VW Cabrio (mais sans y parvenir).

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Si la Renault Alliance était la version américaine de la Renault 9, la Renault Encore était pour sa part la version américaine de la Renault 11.

De nos jours, il s’agirait simplement d’une carrosserie différente, comme c’est le cas pour les Honda Civic, Hyundai Elantra et Toyota Corolla, toutes trois offertes en versions berlines et à hayon.

La Renault Encore avait un aspect particulièrement charmant toutefois, soit son hayon vitré et courbé vers les ailes arrière. Peut-être pas un chef-d’œuvre de style mais un détail qui rappelait le coupé sportif Fuego, alors offert par Renault.

Mentionnons rapidement au passage que l’ami Jean-François a été propriétaire, pendant une courte période de temps, de cet exemplaire de Renault Encore. Toutefois, son état général ne lui inspirait pas suffisamment confiance pour de prolonger son agonie.


À noter que cette Encore avait été achetée neuve au concessionnaire Auto J.C. Laroche AMC Renault Jeep, autrefois sis au 341, Antonio-Barrette, à Joliette.

Aujourd’hui, à la même adresse, on retrouve une boutique de décoration. Mais on comprend facilement, pour les mêmes raisons que précédemment, qu’il a jadis accueilli un concessionnaire automobile.


Il est toujours intéressant de savoir quel a été le premier véhicule « à vie » d’un passionné d’automobile.

En général, les critères de sélection d’une première voiture sont plutôt simples : le prix, l’état général, le look (on est jeune est on veut être dans le coup!). On tient peut-être également à ce qu’elle soit performante, confortable ou spacieuse, dépendamment de notre mode de vie.

La première voiture de Jean-François remplit 2 de ces critères : pas chère et jolie.

Voici la Volkswagen Scirocco 1981 de 350 000 kilomètres (vous avez bien lu) qu’il s’était procurée pour la modique somme de 0 $, donnée par un ami de son père.

Il a rapidement compris que l’expression « à cheval donné… » devrait se terminer par « il serait quand même bon de le faire inspecter! »

Jean-François nous raconte qu’au moment de la prise de possession de son « trésor », la Scirocco était équipée d’un sabot de Denver car le propriétaire ne payait pas ses contraventions de stationnement!

Au lieu de baisser les bras et d’abandonner le projet, Jean-François a plutôt décidé de payer les contraventions du vendeur. C’est donc 300 $ plus tard qu’il a pu retourner chez lui à bord de cette… épave.

 

Autre véhicule intéressant et rare que Jean-François a eu le plaisir de posséder : une MGB GT 1971.

La marque MG faisait partie à l’époque du conglomérat British Leyland Motors, qui comprenait également les marques Austin, Jaguar, Rover et Triumph.

Cette MGB GT fut la première voiture qu’il a restaurée au complet. Il l’a démontée, envoyée chez un carrossier pour ensuite la remonter à neuf. Au moment de l’achat, il était plutôt à la recherche d’une MINI mais il n’en trouvait pas une qui correspondait à ses besoins au niveau de l’état. Il s’était donc laissé charmer par cette petite anglaise racée et lui avait donné le nom de Margaret. M…G… Margaret.

Bien qu’il ait eu beaucoup de peine de s’en départir, il nous confie que la vente de sa MGB l’a aidé à traverser la crise financière de 2009, sauvant ainsi son entreprise de la faillite.


En voici une particulièrement rare : Lancia Scorpion 1976.

Il s’agit d’une marque de voitures italienne fondée en 1906 par Vincenzo Lancia qui a distribué ses voitures sport au Québec au courant des années 1970 et début 1980.

La compagnie fait maintenant partie du groupe Stellantis, un conglomérat italo-américain qui comprend les marques Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et RAM pour ne nommer que celles-ci (apprenez-en davantage à propos de Stellantis dans cet article).

Cela dit, Jean-François nous raconte que sa Lancia Scorpion 1976 a été la voiture qu’il a le plus détesté. Non pas pour les qualités et défauts dudit véhicule, mais plutôt pour les commentaires qu’il recevait lorsqu’il était à son volant. Jean-François n’a rien contre le fait de passer pour un clown lorsqu’il conduit l’une de ses voitures étranges et rares, mais les commentaires qu’il recevait à propos de sa Lancia l’ont tout simplement découragé!

« Elle est belle ta Ferrari, je ne savais pas qu’ils en faisaient des bleues! », disait un badaud. Une fois informé du fait qu’il ne s’agissait pas d’une Ferrari, l’intérêt disparaissait et le badaud ignare aussi.

Bien que très jolie, il n’en garde aucun bon souvenir. Il nous raconte l’avoir échangée contre un scooter auprès du concessionnaire John Scotti de Saint-Léonard, scooter avec lequel il a éprouvé beaucoup plus de plaisir qu’avec sa Lancia. Bleue. Qui n’était pas une Ferrari. Juste une Lancia.

Ironiquement, la marque Lancia était distribuée par 2 principaux concessionnaires, soit Coiteux à Montréal et Lessard à Québec. Aujourd’hui, Coiteux et Lessard sont des concessionnaires Hyundai. Ils ont su changer leur marque au bon moment!

 

La marque Peugeot est connue des Québécois depuis les années 1960.

Au départ, sans grand intérêt, la marque s’inscrivait dans la liste des voitures importées d’Europe comme l’étaient les Citroën, Fiat, Renault, Škoda et Volvo.

Toutefois, au début des années 1980, Peugeot s’est alliée à Chrysler pour la distribution de son modèle 505. Un nombre limité de concessionnaires Chrysler avaient le privilège d’offrir ce modèle.

Quand on y pense un peu, déjà que Chrysler offrait des modèles construits par Mitsubishi au Japon, on peut dire que leurs techniciens devaient s’avérer plutôt polyvalents pour entretenir et réparer des véhicules provenant de 3 continents différents!

Avec son design signé Pininfarina, la Peugeot 505 STX V6 1987 de Jean-François offrait un look exceptionnel et une conduite de haut niveau. Elle était d’ailleurs équipée d’un « pont de Dion », tout comme l’étaient les Ferrari de l’époque.

C’est après une panne sur l’autoroute Métropolitaine que Jean-François a finalement décidé de se départir de sa Peugeot. Il l’a vendue à une agence cinématographique pour prolonger sa vie de « rareté roulante ».

Lors de notre entretien, il nous a confié avoir amèrement regretté de s’être débarrassé de sa Peugeot tant elle était originale et rare.

 

Laissons maintenant de côté la Peugeot 505 et concentrons-nous sur la découverte de la superbe Renault 16, surnommée Brigitte.

Alors qu’il demeurait à Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie, Jean-François avait un voisin qui possédait une Renault 5. Fervent indépendantiste, ce voisin ne roulait qu’en R5 uniquement pour le fait que Renault avait une usine à Saint-Bruno-de-Montarville, la SOMA.

Jean-François avait alors développé une sérieuse fascination envers ce manufacturier français. C’est ce qui l’a incité, plusieurs années plus tard, à chercher un modèle Renault construit à Saint-Bruno-de-Montarville.  Comme c’est la R16 qu’avait majoritairement produit l’usine, c’est vers ce modèle que Jean-François avait orienté ses recherches.

Toutefois, contre toute attente, c’est finalement en France qu’il aura trouvé la perle rare! La Renault 16, alias Brigitte, fait encore aujourd’hui partie de la flotte de Jean-François, et elle est logée à son chalet de Saint-Alexis-des-Monts, en Mauricie.

On voit ici Brigitte, photographiée devant le pont couvert de Saint-Mathieu-du-Parc, en Mauricie.


On entend souvent dire que la Corolla est rendue aussi grosse que la Camry d’il y a 20 ans, que la Civic est rendue aussi grosse que l’Accord d’il y a 20 ans… Eh bien, voici la Renault Alliance des années 1980, documentée du début de cet article, rendue aussi grosse que la Renault 16 1970!

Un concept qui s’avère généralisé, quand on y pense… Certes, côté technologie, il y a un monde de différence, mais côté format, c’est à s’y méprendre!

Sa logeabilité, son confort, la finition de ses sièges, son support à bagages de toit et son équipement général en faisait la première « voiture à vivre » (slogan de Renault en France dans les années 80).

 

Nous apercevons ici messieurs Michel Barrette et Jean-François Mercier, à bord de la Renault 16 1970 de Jean-François Bourque. La R16 de JF fut la vedette d’un épisode de l’émission « Viens-tu faire un tour? », animée par Michel Barrette, en 2015.

 

On voit ici l’intérieur ultra-minimaliste de la Trabant de Jean-François.

L’auteur de ces lignes a une soudaine envie de se vanter d’avoir conduit cet énergumène routier sur quelques centaines de mètres lors d’un rassemblement de passionnés dans le stationnement des Galeries d’Anjou en 2019.

Verdict : vive les passes d’autobus!              

 

Vous vous rappelez de la Scirocco 1981, première voiture de l’ami J-F? Sa 2e voiture fut cette magnifique Honda Civic 1300 1985! Après 325 000 km à son volant, c’est le bris d’une courroie d’entraînement qui en a eu raison.

 

C’est en 1990 que Jean-François a délaissé sa Civic 1300 1985 pour se procurer une Civic DX flambant neuve. Vient un temps où on décide d’y aller pour le plaisir et la raison plutôt que pour les problèmes et la déraison! Mais qui suis-je pour le juger ainsi?


Nous remercions Jean-François Bourque pour sa générosité, son temps, ses anecdotes et ses photos! Si vous aussi croyez détenir une flotte éclectique digne de mention, écrivez-nous!









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Source : GuideAutoWeb.com, par Alexandre Trudel 
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